Sur la route sinueuse menant aux Goudes, la Cabane Georgina se dévoile tel un mirage, avec sa façade ornée d’un soleil gigantesque évoquant une carte de tarot. Cette ancienne cabane de pêcheurs s’est métamorphosée au fil des décennies en une résidence de vacances parfaite : 110 mètres carrés, une terrasse ensoleillée, un étage à l’abri des regards. Tout au long de l’année, elle accueille des artistesen résidence, et s’ouvre au public chaque été. Un véritable lieu de vie et de création ancré dans le tissu social du quartier-village de la Madrague de Montredon.
Une idée de l’artiste d’origine lilloise Jérémy Chabaud, qui, au tournant des années 90, alors âgé de 18 ans, fait preuve d’un flair indéniable en acquérant les ruines d’une bâtisse à l’entrée des calanques, qu’il envisage de transformer en atelier. C’est grâce au soutien financier de son employeuse de l’époque, Georgina, qu’il peut concrétiser ce projet audacieux. Les travaux deviennent rapidement une aventure collective associant amis et habitants du quartier.
La cabane accueille d’abord son atelier, avant d’être ouverte à son cercle artistique en 2013 pour devenir une résidence à part entière. Artistes, philosophes, écrivains, cuisiniers ou musiciens de passage s’immergent dans ce lieu singulier qui organise expositions, ateliers, rencontres et dîners, et qui change de peau au gré des inspirations : les murs se parent de couleurs vives, une fresque envahit le plafond…
Pour saisir pleinement l’essence de cet endroit unique, rien ne vaut une visitelors des fêtes de quartier avec les habitués, avant de clôturer la soirée par un bain de minuit sur la plage de la Bonne Brise. Une expérience entre art, convivialité et magie méditerranéenne.
La Cabane Georgina, dans ses actions sociales et culturelles à Marseille depuis 28 ans, s’est toujours inspirée du terrain, de l’observation de la vie en s’insérant dans le quotidien des quartiers.
Se souvenir !
Quelles étaient délicates ces bastides des humbles se glissant dans les interstices, témoignant de la formidable inventivitée et débrouillardise de ses habitants.
Quelle richesse architecturale que ces sanctuaires vernaculaires célébrant des moments d’existence, libre du bonheur du peuple. Temps libre, savoir-vivre et savoir-être arrachés à la spéculation capitaliste et inhumaine.
Alors, pourquoi avoir laissé massacrer ces petits « Edens de bords de mer » précieux pour leur convivialité et la richesse des quartiers ? Pour en faire quoi ? Moins que rien. Certainement par ignorance et une bêtise administrative mortifère sans imagination, prétexte de sécurité, sans concertation et sans respect de tout ce qui fonde l’âme d’un lieu. L’absence de réaction des populations sidérées de cette absurdité a aussi facilité les choses.
Aujourd’hui, doit-on continuer de laisser cette merveilleuse richesse offerte à tous devenir un dépotoir ouvert à toutes les incivilités comme c’est maintenant le cas ? N’est-il pas possible de se mobiliser, d’inventer autre chose ?
Les foyers de ses quartiers riches d’une culture populaire ne demandent qu’à célébrer et partager l’accès à la mer et un superbe panorama sur la ville.
C’est pourquoi en 2023, la Cabane Georgina et Jeune Création continueront de mettre en commun leurs réflexions et actions pour valoriser la spécificité de ces lieux et de ces quartiers en se reposant sur la fraternité, l’écologie et la poésie de ses endroits gorgés de vie et d’inventions. Avec toutes les bonnes volontés nous continuerons de faire vivre et aménager ses espaces pour qu’ils soient des lieux de partages et de ressourcement pour leurs habitants, les Marseillais et les curieux.
L’humanité et les cultures se fondent dans des lieux spécifiques, apprenons à mieux respecter ce qu’un environnement naturel et la créativité humaine nous offrent.
Les
associations Jeune Création et la Cabane Georgina
répondent avec plaisir à l’invitation de Bernard
Plasse d’animer tout l’été la Galerie du Tableau par
une succession de trois duos d’artistes qui
encouragent les rencontres de générations et de
pratiques artistiques. Sur deux
des murs de la galerie alterneront les duettistes :
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Troisième
opus : Julia Gat
et Émile Zola Du 8 août
– 3 septembre 2022 T Julia Gat /
Émile Zola +invités
Deuxième opus
: Karine
Bedjidian et Paul Rebeyrolle
Du 18 juillet – 6 août 2022
Premier opus : Ludivine
Gonthier et Ivan Messac
Du 27 juin – 16 juillet 2022 …………………………………………………………………………………………
Merci à
l’association du musée Émile Zola et Martine
Leblond-Zola. Un mur
composé d’artistes invités formera un orchestre qui
les accompagnera. Cet
ensemble incite à la découverte des deux autres
expositions collectives de l’association Jeune
Création visibles à Marseille pendant l’été : « MEXICO,
ÉMILEZOLA, GEORGINAETNOUS », du 22 juillet - 30
octobre à la Cabane
Georgina, 2 chemin du mauvais pas, 13008 Marseille.
« MURMURATIONS », Friche de
la Belle de Mai.