Martin Faure

Résidence Cabane Georgina - avril 2021


Après la découverte de son œuvre "pluie feutrée piano with plante"  à la 70e édition du festival d'art contemporain de l'association Jeune Création et après avoir passé plus d'un mois en résidence ensembles à La Richardière, il fut évident que la lumière de Marseille, l'atmosphère du quartier et l'espace singulier de la Cabane Georgina lui seraient propices pour continuer son exploration picturale.

Contrairement à Kanaria, Martin s'est installé dans la chambre qui est accessible par la terrasse. Un mur lui suffit pour lancer dès le troisième jour une grande toile (les prémices de celle-ci apparaissent dans les photos de cette page), à sa droite, la fenêtre est ouverte sur la méditerranée.

---

"Une danse éclectique pétrie de passion pour les histoires à travers le monde et ses formes de représentations constitue la substance de mon écriture picturale, initiée aux Beaux-Arts de Paris. Il s’y immisce une dimension spirituelle où ma peinture cherche le silence assourdissant. L’image dépeinte s’est élargie aux motifs, aux étoffes et aux objets protéiformes… Autant d’images pour que nous puissions entendre. De mon berceau occidental franco-britannique, ma peinture se trouve aujourd’hui dans un interstice où s’est établie une forte identité multiculturelle. L’Orient, l’Afrique mais surtout l’Amérique latine y trouvent une place prépondérante.

Mes rêves éveillés m’ont conduit à Cuba pour mes études. Huit mois à travailler les paysages et les lumières tout en m’imprégnant de cette vie insulaire. Dans cette symphonie, une idée de la contemplation de l’espace poétique épuré m’offrit un temps pour la réflexion et l’écoute. Un nuage, un tronc, un rocher s’incarnent et prennent vie de façon magique dans une lumière chaleureuse. Je tissais alors des liens parmi mes sources d’influences et l’Europe devint périphérique. Une immersion qui bouleversa ma conception du monde, où je crois, ma peinture s’affirma.

À Cuba j’ai aussi fait la connaissance d’une autre Espagne, redécouvert son langage. La rumba traditionnelle dans le Guaguanco mélange par exemple les rythmes africains et la culture des chants flamenco. Les carrelages des maisons coloniales espagnoles dansent avec le mauresque-andalous me faisant passer du fantasme à la réalité, du rêve à l’écriture. Voilà ce qui se met en œuvre dans mes toiles et dans mes projets. [...]" En savoir plus

Huile sur toile

120x140cm

L'histoire d'une naissance, l'horizon à travers la chair de la glaise, la terre qui pousse des entrailles, étreinte révélée, cette terre nourricière, des herbes luxuriantes, au début des âges dans la tourmente, l’étreinte féconde, la pluie qui danse, le soleil de ses rayons qui traversent et frappe dans la distance la chaleur sur la roche des entrailles apparus, rayon aux diverses incantations, dans la perspective infinie, un espace de grâce, une terrasse, vue sur les monts de leur hauteur, un jardin de mosaïque, à la Française en Orient, dans l'eau la naissance, la femme comme origine… La paix, les voiles de l'intimité pour elle, la lune qui l’accompagne, mariage des astres, les voiles des cieux s’écartent tout autour, à travers la nuit, le jour d’une énergie foudroyante s’empare du présent, les étoiles lointaines se dissipent pour laisser voir. Une lumière douce, profonde et riche sur le muret qui réchauffe, puis s’envole, s’assombrit dans la perspective, un arbre élancé lie les espaces et converse avec la pierre, celle du labeur… des chuchotements, le corps du monde se dessine et se meuvent dans les draps de l’univers. Le souffle à travers... Le souffle sur la glaise, l’esprit, une naissance, genèse merveilleuse…

Martin Faure


Œuvre réalisée pendant la résidence.

Martin Faure

martinfaure.com

France
Née en 1991
Paris | Londres | La Havane

Diplômé de l'école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris

Instagram

@Faure

« Je veux tout perdre au désert du Sahel,

n’être plus que vie, nue 
comme l’arbre en hiver, 

croiser le petit prince en direction de l’avion disparu 

et enfin goûter la saveur d’un fruit »

- Martin Faure

Using Format