Qui se souvient ?
February 11, 2023Qui se souvient ?
La Cabane Georgina, dans ses actions sociales et culturelles à Marseille depuis 28 ans, s’est toujours inspirée du terrain, de l’observation de la vie en s’insérant dans le quotidien des quartiers.
Se souvenir !
Quelles étaient délicates ces bastides des humbles se glissant dans les interstices, témoignant de la formidable inventivitée et débrouillardise de ses habitants.
Quelle richesse architecturale que ces sanctuaires vernaculaires célébrant des moments d’existence, libre du bonheur du peuple. Temps libre, savoir-vivre et savoir-être arrachés à la spéculation capitaliste et inhumaine.
Alors, pourquoi avoir laissé massacrer ces petits « Edens de bords de mer » précieux pour leur convivialité et la richesse des quartiers ? Pour en faire quoi ? Moins que rien. Certainement par ignorance et une bêtise administrative mortifère sans imagination, prétexte de sécurité, sans concertation et sans respect de tout ce qui fonde l’âme d’un lieu. L’absence de réaction des populations sidérées de cette absurdité a aussi facilité les choses.
Aujourd’hui, doit-on continuer de laisser cette merveilleuse richesse offerte à tous devenir un dépotoir ouvert à toutes les incivilités comme c’est maintenant le cas ? N’est-il pas possible de se mobiliser, d’inventer autre chose ?
Les foyers de ses quartiers riches d’une culture populaire ne demandent qu’à célébrer et partager l’accès à la mer et un superbe panorama sur la ville.
C’est pourquoi en 2023, la Cabane Georgina et Jeune Création continueront de mettre en commun leurs réflexions et actions pour valoriser la spécificité de ces lieux et de ces quartiers en se reposant sur la fraternité, l’écologie et la poésie de ses endroits gorgés de vie et d’inventions.
Avec toutes les bonnes volontés nous continuerons de faire vivre et aménager ses espaces pour qu’ils soient des lieux de partages et de ressourcement pour leurs habitants, les Marseillais et les curieux.
L’humanité et les cultures se fondent dans des lieux spécifiques, apprenons à mieux respecter ce qu’un environnement naturel et la créativité humaine nous offrent.
— Jérémy Chabaud